Nos défaites

 

L’ouverture tout en magie du film a un charme immense. On y entend une musique douce et enivrante, on y voit des jeunes qui de loin, semblent répéter une pièce de théâtre et on termine par un titre, Nos défaites, avec ce sous-titre éloquent : « Avons-nous déjà perdu la guerre ou seulement de nombreuses batailles ? » Périot fait ici référence à la période post-68 et à ce qui en découle aujourd'hui. L'idée géniale du cinéaste a été de proposer à des lycéens de s'exprimer face caméra sur leur vision de la société et de la politique, mais aussi de leur faire rejouer, sur un mode de reconstitution historique, des séquences majeures du cinéma militant de cette époque. On y voit des reprises de La Chinoise (1967) de Godard ou encore de La Reprise du travail aux usines Wonder (1968) de JacquesWillemont. Cet effet de miroircrée de fait un dialogue entredeux époques, manière aussi devoir comment la jeunesse actuellese représente face à cellede 1968. Nos défaites rappellebrillamment combien le débatpolitique est essentiel ; encorefaut-il lui conférer une existence.

 

Thomas Aïdan
La Septième obsession
Septembre 2019